Les projets d’extension en cours dans la station de Montgenèvre (Hautes-Alpes) font réagir les associations écologistes. Elles dénoncent une « fuite en avant ».
« Aménager toujours plus, sans concertation, sans réfléchir aux impacts néfastes qu’ont ces travaux sur l’environnement à l’échelle locale, et sans prendre en compte les changements radicaux que le changement climatique va nous imposer de façon grandissante. » Voici un court résumé des projets qui se trament à Montgenèvre (Hautes-Alpes). Extraits d’un communiqué signé par un collectif d’associations parmi lesquelles Mountain Wilderness, ou encore France Nature Environnement. Les organisations écologistes dénoncent une série de projets. A commencer par un « lourd projet » de remontée mécanique, des travaux d’agrandissement d’une retenue collinaire. Et même la « destruction de terres agricoles » pour bâtir un projet immobilier.
Une télécabine, une retenue agrandie, un projet immobilier
La remontée mécanique n’est autre qu’une télécabine 10 places. Elle vient remplacer le télésiège 4 places « Rocher de l’Aigle » installé en 1998, lui-même en remplacement d’un ancien téléski. Une construction qui n’aurait pas vraiment respecté toutes les procédures légales, notamment en termes de consultation du public. Ce dernier ayant été sollicité alors que les travaux étaient en phase finale.
La retenue collinaire du Lac de Peychier a subi des travaux d’agrandissement pendant l’été. Compte tenu de la météo de ces dernières semaines, les associations écologistes peinent à comprendre comment la bassine a pu se remplir si rapidement. Suspicieuses, elles demandent au Préfet de regarder de plus près. De vérifier que les eaux captées pour alimenter la retenue sont bien celles autorisées. Ou que les débits réservés sont bien respectés. Le débit réservé est le débit minimal que les exploitants doivent préserver dans le cours d’eau dans lequel ils pompent leur précieux liquide. Tout simplement pour que la biodiversité de la rivière ne soit pas fatalement affectée.
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Enfin, plusieurs hectares de « terrain naturel » vont disparaitre pour la création d’un lotissement. Il proposera 20% d’habitat local et saisonnier et 80% de lits touristiques. Un projet qui suit son cours alors même que le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel a émis un avis négatif. S’ « il a pu être considéré comme pertinent à la fin du XXe siècle, les circonstances actuelles le rendent totalement obsolète. Il est en effet assez incompréhensible que de tels projets d’extension urbaine, qui plus est en montagne sur des milieux sensibles, puissent être validés aujourd’hui compte tenu de la situation globale de l’environnement, des engagements internationaux de la France et des lois récentes sur la protection de la biodiversité, des sols…». Le projet concerne 30.000 mètres carrés de prairie. Les associations ont donc saisi le Préfet sous la forme d’un « recours gracieux ».
Illustration – Montgenèvre © Pixabay