Les autorités valaisannes ont fait cesser les travaux en cours sur le glacier du Théodule. Des pelleteuses s’affairaient sur le glacier du domaine skiable à cheval entre Zermatt (Suisse) et Cervinia (Italie). Les associations de protection de la nature accusaient ces engins de détruire le glacier.
Les pelleteuses qui s’activaient sur le glacier du Théodule dans les Alpes valaisannes ont dû interrompre leur travail. Les autorités cantonales, considérant qu’une partie des travaux avait peut-être lieu en dehors des pistes de ski, ont ordonné la cessation immédiate du chantier. Les engins s’activaient en vue des compétitions de ski alpin qui devraient se tenir sur le glacier début novembre prochain.
« Trois excavatrices ont travaillé sur le glacier pendant trois semaines. Cependant, elles n’ont rien cassé. Elles ont rempli et sécurisé les crevasses avec de la glace et de la neige » s’est justifié Franz Julen. Il est le président du comité local d’organisation de la Coupe du Monde. « Nous sommes des boucs émissaires. Ce que nous faisons a-t-il un rapport avec l’ampleur de ce qui s’est passé en Chine ou au Qatar ? Pour les Jeux olympiques en Chine, des stations de ski entières ont été créées « de toutes pièces ». Et de nouveaux stades de football entièrement climatisés ont été construits au Qatar. Et c’est nous qui sommes attaqués ».
Pelleteuses sur glacier : des travaux à l’impact relatif ?
Depuis plusieurs années, la Fédération Internationale de Ski (FIS) se refuse à vraiment repousser ses premières épreuves de la saison. Et de fait, cautionne tous les travaux nécessaires à rendre opérationnels des sites alpins bien avant que l’hiver ne soit au rendez-vous. Derrière un vitrine estampillée « Développement durable », la FIS se retrouve à nouveau accusée de « greenwashing ». Greenpeace Autriche ajoute : « Comme à Sölden sur le glacier de Rettenbach, nous constatons aujourd’hui à Zermatt en Suisse que notre paysage naturel est détruit à l’occasion de la Coupe du monde de ski. Cela n’a rien à voir avec les sports d’hiver durables ».
Dans la presse suisse, un glaciologue tempère l’impact des travaux. Les « glaciers de la région de Zermatt sont soumis à une utilisation intensive depuis des années et ne sont plus intacts. Les travaux utilisant des engins de chantier ont effectivement une influence locale sur l’épaisseur de la glace, mais ne causent pas plus de dommages au glacier que le ski normal ». Toujours selon les médias suisses, après les dernières chutes de neige, les dameuses auraient pris soin de rester dans les limites officielles de la zone skiable.
Illustration – une pelleteuse © Pixabay