La Compagnie des Alpes (CDA), qui exploite quelques-uns des domaines skiables français les plus emblématiques, a dévoilé cette semaine ses 10 engagements et 5 renoncements pour répondre à sa « raison d’être ». Certains points sont encore soumis à des contraintes légales ou techniques, et donc peu engageants. Mais d’autres valent le coup d’être soulignés. Ils ont tendance à aller bien plus loin que les éco-engagements pris par l’ensemble des Domaines Skiables de France.
Parmi ces différents axes, des thématiques rarement développées par un acteur de cette envergure. L’entreprise s’engage ainsi à cesser d’exploiter des zones rendues non-skiables par l’évolution climatique. Y compris avec de la neige de culture. Si les stations de la CDA sont pour la plupart en haute altitude, et que cet engagement ne va probablement concerner aucun territoire dans un futur proche, écrire noir sur blanc « abandonner les réseaux de neige de culture » sonne comme un changement de paradigme. L’entreprise affirme aussi qu’elle ne se tournera pas vers les technologies de « fabrication de neige à température positive ». D’autres ont déjà investi dans cette direction, considérant que c’était une solution aux températures en augmentation. Là encore, un « renoncement » à souligner.
Comme celui qui précise la fin des « extensions de domaines skiables ». Plus question de s’étendre, seulement d’optimiser les domaines sur leur emprise actuelle. A nouveau, on pourra ironiser en soulignant que cette volonté est plus facile à afficher quand on exploite quelques-uns des plus grands domaines du pays. Un bout des 3 Vallées, Paradiski, Tignes-Val d’Isère… la CDA exploite des domaines déjà immenses et reconnus comme tels. Faire grandir son domaine skiable est sans doute un enjeu pour d’autres acteurs du secteur. Pas pour la Compagnie des Alpes.
Des résultats avant 2030 ?
Sur d’autres sujets, il faudra attendre un peu avant d’avoir du concret. Comme quand il s’agit de développer des outils de « mesure de la biodiversité (…) et d’utilisation des ressources », « en vue de définir des actions visant à réduire son impact »… Si l’engagement est on ne peut plus flou, des « impacts » sont cependant attendus « au plus tard en 2030 ».
D’autres engagements concernent les collaborateurs du groupe CDA, mais aussi son impact social. Si le doute est évidemment permis face à certains indicateurs peu concrets, la Compagnie des Alpes est un acteur majeur de l’industrie touristique de montagne. Qu’elle mette en avant des ambitions en matière de transition écologique est sans doute devenu incontournable. Que ces engagements se traduisent bien en actes sera scruté de près par une opinion publique de plus en plus intéressée à ces sujets.
Illustration – canon à neige © Pixabay