A La Grave (Hautes-Alpes), un projet de téléphérique porté par l’exploitant du domaine n’a pas conquis toute la population. Certains habitants veulent un autre futur pour leur village. Ils se sont réunis en collectif pour alimenter le débat.
Un troisième tronçon de téléphérique est en projet à La Grave depuis plusieurs années. Jusque là, les deux tronçons actuels étaient prolongés par un téléski. Son remplacement par un téléphérique permettrait de développer l’activité estivale en offrant aux piétons l’accès à une vue imprenable sur le glacier de la Girose. Le téléski fonctionne aujourd’hui en hiver, il permet aux skieurs d’atteindre 3.520 mètres d’altitude. Son départ est un peu éloigné de l’arrivée du second tronçon de téléphérique. Les skieurs se font donc généralement tracter par une dameuse pour atteindre le téléski.
Pour justifier son projet, l’exploitant (la SATG) met en avant la vétusté du téléski. Ce dernier fonctionne encore au fioul. Avec cette nouvelle installation, 40.000 visiteurs pourraient atteindre le Dôme de la Lauze chaque été. Outre la modernisation du domaine, la SATG (filiale de la SATA, exploitant les Deux Alpes et l’Alpe d’Huez) évoque donc l’attractivité du territoire en lien avec une offre « 4 saisons ».
Dans un avis rendu en mars dernier, l’autorité environnementale du ministère de la transition écologique posait un certain nombre de questions. Comme celles liées aux flux nouveaux de visiteurs et à ses impacts. Le nouveau tronçon réduisant à peau de chagrin l’espace entre les domaines de La Grave et des Deux Alpes, des flux supplémentaires ne sont-ils pas à envisager ? se questionne l’Autorité.
Le Collectif La Grave Autrement
Ne souhaitant pas que leur station-village perde son âme en rejoignant l’usine à ski voisine, des habitants de la Grave se sont unis dans un collectif. Objectif de ce groupe : réfléchir à l’avenir de La Grave. Baptisé « La Grave autrement », le collectif a financé une étude indépendante sur le projet porté par la SATG. Une étude qui considère comme bien trop optimistes les données utilisées pour justifier le modèle économique. Pour les consultants qui se sont penchés sur le dossier, la rentabilité d’un nouveau tronçon serait donc bien hypothétique. Une dimension financière fragile qui pourrait, à terme, hypothéquer l’avenir de La Grave et favoriser son rapprochement avec les stations voisines.