Ce week-end, un terrible accident de téléphérique a fait 14 morts en Italie, sur les hauteurs de la commune de Stresa. Trois arrestations ont eu lieu. Les premiers éléments de l’enquête seraient accablants pour le gestionnaire de la remontée mécanique.
Selon le procureur, les représentants de l’exploitant du téléphérique savaient « que la cabine roulait sans frein depuis sa réouverture le 26 avril ». Les trois hommes arrêtés sont trois managers seniors de la société d’exploitation Ferrovie del Mottarone, dont son directeur. Les carabiniers auraient obtenu des « aveux » après des heures d’interrogatoire ces jours derniers. Le « système de freinage d’urgence était altéré » a détaillé le procureur (lien en italien). Il semblerait donc que le système de freinage d’urgence dysfonctionnait et que les exploitants aient préféré le « débrancher ». L’autre option étant d’immobiliser le téléphérique pour des travaux plus longs. Les finances de l’exploitant n’étaient déjà pas au beau fixe après des mois d’interruption d’activité à cause des confinements à répétition. Le choix a donc été « conscient ».
Comment le câble du téléphérique italien a-t-il rompu ?
Ces nouveaux éléments n’en disent pas plus sur les causes de la rupture du câble tracteur. Les experts de ce type de remontées expliquent que la rupture de ce câble n’est pas suffisante pour expliquer la catastrophe de ce week-end. C’est bien l’absence de système de freinage d’urgence qui a été déterminante. D’après le procureur, les exploitants avaient accepté de déconnecter le frein en considérant « qu’une rupture de câble ne pouvait jamais se produire ».
Le nombre d’installations utilisant le même type de technologie en France est faible, elles sont moins de 10. Pour autant, l’autorité en charge des règlementations sur les remontées mécaniques assure observer de près les évolutions de l’enquête transalpine. Chaque accident offrant des enseignements précieux pour améliorer la sécurité de ces équipements. Fût-elle déjà très élevée.
Illustration – le téléphérique italien avant l’accident © DR