télésiège vs métro

Accidents, contaminations… le télésiège plus sûr que le métro ?

Elles font parler d’elles en ce moment, pour la bonne et simple raison qu’elles sont à l’arrêt. Les remontées mécaniques, moyen de transport privilégié des skieurs, sont-elles dangereuses ? Risque-t-on plus en remontant les pistes de ski en télésiège qu’en prenant le métro ? Réponse chiffrée sur les accidents corporels et éléments de réponses sur la propagation du coronavirus.

Les accidents sur les remontées mécaniques : métro vs télésiège !

Le Service Technique des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés édite régulièrement des bilans d’accidentologie. Et si de rares accidents plus graves que les autres peuvent se produire, les remontés mécaniques n’ont rien d’effrayant. Sur la dernière saison hivernale complète (2018-2019), les services de l’Etat dénombrent ainsi 42 blessés graves. Ces accidents sont en majorité liés à la « maladresse » des skieurs, principalement sur les phases de débarquement et dans une moindre mesure d’embarquement. La majorité des accidents se produisent sur les télésièges, c’est aussi le type de remontée mécanique qui transporte le plus de monde. Ce total de 42 blessés n’est pas représentatif des saisons précédentes, beaucoup moins accidentogènes. De 2011 à 2018, on a ainsi dénombré 26 blessés graves.

Lire aussi : Cette télécabine chute sur la piste ! Pas de victime.

Ces 42 blessés sont à mettre en rapport avec les 611 millions de voyages réalisés. Soit 0,07 victime par million de voyage. A titre de comparaison, on compte quelques 0,47 victime par million de voyages en métro (moyenne sur les dernières années). Le ratio monte à 0,62 pour les trajets en tramway (chiffre 2018).

Type de moyen de transportNb victime / million voyages
Remontées mécaniques0,07
  Détail télésiège  0,08
  Détail téléski  0,07
  Détail télécabine/téléphérique  0,00
Métro-RER0,47
Tramway0,62
Chiffres STRMTG | remontées mécaniques : hiver 2018-19, Métro-RER : Période 2013-2018 , Tramway : 2018.

Remontées mécaniques et covid-19

Si certaines stations de ski se sont révélées des clusters en fin d’hiver dernier, c’est principalement dans les cas d’après-ski festifs que les contaminations ont été rapportées. Il n’existe pas d’étude précise sur les risques de contamination sur les remontées mécaniques. Alors les professionnels extrapolent à partir des données existantes.

Un bon point pour les trajets en extérieur !

On sait notamment que le virus circule plus aisément en intérieur qu’en extérieur. Ce qui a conduit de nombreux opérateurs de par le monde à réduire drastiquement la capacité de leurs télécabines ou téléphériques, les remontées mécaniques fermées. A Jackson Hole, le téléphérique qui transporte habituellement jusqu’à 100 passagers voit ainsi sa capacité réduite à 25. Lorsqu’il fonctionnait encore, le téléphérique de l’Aiguille du Midi (Chamonix, France) avait lui aussi « un nombre de passagers limité pour adapter la distance interpersonnelle ». A St Anton (Autriche), la règle est de conserver les fenêtres des télécabines ouvertes et (comme ailleurs) de porter un masque en permanence.

Des expositions courtes

L’Association Américaine des Opérateurs de Domaines Skiables (NSAA) rappelle également que sur les télésièges, qui concentrent une très grande partie des trajets (aux USA comme ailleurs), l’air est renouvelé en permanence. Elle précise aussi que les trajets sont cours « quasi-exclusivement inférieurs à 15 minutes ». Plusieurs études utilisent ce seuil de 15 minutes de contacts entre des personnes, au-delà duquel le risque s’élève sensiblement. Si ce seuil n’a pas beaucoup de valeur, la logique est bien que la durée d’exposition est un des paramètres entrant dans le calcul du risque de contamination. En d’autres termes, plus on est exposé, plus on risque d’être contaminé.

Par comparaison avec d’autres moyens de transports où les trajets sont plus longs et moins aérés, on pourrait être tentés de conclure que le risque est moindre sur un télésiège. Aucune étude n’a, à ce jour, confirmé ou infirmé cette hypothèse. Dans le doute, plusieurs états américains demandent aux domaines skiables de ne pas regrouper sur un même siège des membres de groupes différents.

Si les remontées mécaniques sont statistiquement plus sûres s’agissant des accidents corporels, peu de données existent sur les possibles contaminations au covid-19. Intuitivement, les professionnels de la montagne veulent croire à l’hypothèse de moyens de transports plus sûrs. Aucune étude scientifique ne vient l’étayer. Différents protocoles sanitaires semblent pouvoir limiter les risques, notamment sur les remontées ouvertes.

A suivre en France, dès la réouverture des pistes prévue le 7 janvier.

Illustrations Télésiège vs métro © DR

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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