Les compagnies aériennes népalaises sont sur la liste noire de l’Union Européenne depuis des années. En cause, l’autorité de contrôle qui serait sujette à des conflits d’intérêt. Un projet de loi pourrait apporter des solutions.
Les compagnies aériennes népalaises n’ont pas le droit de voler en Europe. Leur présence sur la liste noire des transporteurs aériens dans l’Union est également un message très négatif adressé aux touristes européens susceptibles d’utiliser ses compagnies durant leurs vacances au Népal. Compliqué pour un pays qui mise beaucoup sur le tourisme pour assurer son développement. Voilà près de 8 ans que les compagnies népalaises sont inscrites sur cette « liste noire ». Une des principales raisons pourrait bientôt être réglée. De ce fait, Katmandou a un bon espoir de voir ses avions quitter cette fameuse liste.
L’Autorité de l’Aviation Civile Népalaise dans le viseur
C’est l’Autorité de l’Aviation Civile du Népal qui pose problème. Cette structure étatique qui date de la fin des années 1950 n’est pas seulement en charge d’inspecter les compagnies, d’attribuer les licences de pilotes, de faire respecter des règles de sécurité… Elle mène également les enquêtes en cas d’accidents ce qui pose un premier problème d’indépendance. Mais surtout, cette autorité gère les aéroports du pays. C’est la même autorité qui certifie et gère un aéroport. Pour faire simple : comme si la Direction Générale de l’Aviation Civile (Autorité de l’Aviation Civile en France) et Aéroports de Paris étaient la même entité. La possibilité de conflits d’intérêts est au centre de ce chevauchement des rôles. L’Union Européenne a donc posé comme préalable à une éventuelle sortie de cette liste noire de séparer les deux activités. Régulation d’un côté. Services aériens de l’autre.
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Au Népal, un projet de loi qui pourrait sortir le pays de la liste noire
Un projet de loi en la matière est dans les tuyaux et pourrait être adopté dans les prochains mois. Le Kathmandu Post rappelle cependant que « le gouvernement travaille sur le sujet depuis 10 ans, mais la bureaucratie a compliqué chaque étape » (lien en anglais). Une manière de dire que la loi n’est pas encore votée et sa mise en œuvre toujours pas d’actualité.
La dernière version de la liste noire de l’Union Européenne compte les 20 compagnies népalaises. Le Népal y est rangé aux côtés de pays comme le Liberia, l’Erythrée, l’Afghanistan ou la Sierra Leone.
Illustrations © debarshiray CC BY-SA 2.0