C’était le 25 janvier 2019. Un petit avion venu de l’altiport de Megève entrait en collision avec un hélicoptère italien dans le Val d’Aoste. L’accident, qui s’était produit sur le glacier du Ruitor, avait coûté la vie à 7 personnes. Le pilote français s’en était tiré, pas ses 2 passagers. Suite à une longue hospitalisation, il doit désormais rester en Italie. En début d’année, la justice italienne rendait son jugement en condamnant le pilote français à 6 ans et 8 mois de prison. Auxquels s’ajoutent 5 millions d’Euros de dommages et intérêts destinés aux familles des victimes. Une peine lourde que l’on peut désormais appréhender à l’aune des éléments du dossier rendus publics ces derniers jours.
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Un vol « fantôme » selon la justice italienne
L’avion venu de France, un Jodel D-140, volait sans autorisation (en italien) dans cette zone du Val d’Aoste. Seln la justice italienne, il n’avait pas signalé sa présence lorsqu’il a décidé d’atterrir à plus de 2.700 mètres d’altitude. Le juge transalpin a parlé d’avion « fantôme » et a souligné le caractère négligent et inexcusable du comportement du pilote. Ce dernier, Philippe Michel, 65 ans, était pourtant particulièrement expérimenté. Pilote instructeur, ses avocats avaient expliqué lors du procès que c’était un de ses élèves qui était aux commandes lors du crash. Une défense « particulièrement peu élégante, pour un instructeur professionnel tel que Philippe Michel. Surtout quand on sait que son élève est mort dans l’accident. ». Pour défendre leurs clients, les avocats avaient plaidé une « dramatique fatalité »
La justice italienne explique aussi que l’aéroclub de Megève pourrait être mis en cause. Ayant permis la pratique d’un vol « non autorisé ».
Condamné, Philippe Michel fait appel. Le procès en appel se tiendra à Turin en début d’année prochaine.
Illustrations Crash Ruitor © Secours valdotain