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Les travaux d’un barrage géant au Cachemire ravivent les tensions frontalières

La presse indienne n’y va pas de main morte. « Conspirations sino-pakistanaises contre l’Inde, préparant la construction d’un barrage dans la partie occupée du Cachemire » pouvait-on lire cette semaine (en anglais). Les autorités pakistanaises ont en effet annoncé la signature d’un contrat avec une entreprise d’état chinoise. Objectif, la construction d’un gigantesque barrage sur l’Indus. Le barrage de Diamer-Bhasha et sa hauteur de quelques 272 mètres n’est pas une idée nouvelle. Le projet est né dans les années 1980 et a été de nombreuses fois retardé et stoppé. Soit pour des difficultés de financement, soit suite à l’intervention du voisin indien.

Car le barrage doit être construit dans ce que New Delhi appelle le PoK : Pakistan-occupied Kashmir. Le Cachemire occupé par le Pakistan. Depuis la création du Pakistan, cette zone frontière est disputée entre les deux pays. L’Inde voit donc d’un très mauvais œil une construction aussi stratégique sur un territoire qu’elle considère sien.

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Un chantier gigantesque… qui n’a pas encore démarré !

Près de 2,5 milliards d’Euros (442 milliards de roupies pakistanaises) ont été mis sur la table pour la première partie du chantier. Cette tranche comprend la construction du barrage et des canaux dérivant le cours de l’Indus. La partie technique (turbines…) fera l’objet d’une seconde tranche. Les travaux devraient commencer dans quelques semaines. Dans près de 10 ans, le barrage pourrait devenir une réalité, avec une puissance de quelques 4.500 MW et quelques 30.000 habitants à déplacer avant que leur village ne soit englouti par les eaux du réservoir. Le coût total du projet étant évalué à 8 milliards d’Euros, les risques de manque de financement ne sont toujours pas définitivement exclus.

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Des conséquences en amont…

Un tel barrage sur l’Indus pourrait, selon les Indiens de The Tribune (en anglais), ralentir le cours du fleuve. L’impact pourrait donc être ressenti en amont, notamment au Ladakh, très tributaire de ces eaux pour son agriculture par exemple. Le ralentissement du débit pourrait générer des pénuries pour les populations de ces régions. « Cela peut créer une véritable crise de l’eau au Ladakh et en aval ». Alors que le sujet de l’approvisionnement en eau devient un des enjeux majeur de l’arc himalayen, ce nouvel épisode ne devrait rien simplifier.     


Illustration © Diamer Bhasha Project Consultancy

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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