Dans son dernier rapport sur le tourisme de neige et de montagne, l’expert suisse Laurent Vanat, dresse un tableau rassurant de cette industrie. Ce portrait, basé sur les chiffres de la saison 2018-2019, est un arrêt sur image avant l’impact du coronavirus. Il est paru il y a quelques jours.
Laurent Vanat évoque la meilleure saison depuis le début du millénaire. Une capacité de résilience de bon augure dans un environnement si changeant. Cet hiver, la plupart des stations de ski de l’hémisphère nord ont fermé leurs portes bien avant la fin de la saison. Et les stations de l’hémisphère Sud se préparent à un hiver compliqué. Si les chiffres de l’hiver 2019-2020 risquent donc d’être moins roses, ceux compilés par Laurent Vanat pour l’hiver précédent valent le coup d’œil.
Les Etats-Unis numéro 1, la Chine à marche forcée
Trois saisons consécutives de croissance dans un environnement assez instable. C’est ce que les chiffres mondiaux affichent. Dans ce total, il est à noter la situation très favorable des Etats-Unis qui ont connu un très bon enneigement. Les nouvelles pratiques commerciales, notamment les pass multi-stations, ont également contribué à ces bons résultats. En Asie, si la Japon et la Corée du Sud sont toujours en difficulté, la Chine a continué son développement à marche forcée atteignant quelques 20 millions de journées skieurs sur l’hiver 2018-2019.
La reprise en Europe !
En Europe, certains pays relèvent la tête. Certains plus vite que d’autres, à l’image de la Scandinavie. Globalement, la fréquentation des stations d’Europe occidentale n’était plus en baisse. La Suisse tire notamment son épingle du jeu. Une hausse des fréquentations que l’auteur de l’étude attribue notamment à de nouvelles pratiques « disruptives » en matière de tarification. L’Italie a également connu une petite hausse dans son nombre de journées skieurs, l’Autriche des résultats assez stables. La légère baisse de fréquentation en France est attribuée à « des périodes de vacances non favorables ».
Un futur toujours incertain
Au-delà de l’impact de la pandémie de coronavirus, Laurent Vanat souligne que l’industrie du ski est toujours en quête d’un modèle de croissance. Il explique : « La nécessité d’un nouveau modèle de croissance demeure, pour renouveler les baby-boomers qui vont quitter le marché ». Si les stations progressent dans leur capacité à augmenter la fréquence et la durée des séjours des skieurs actuels, elles peinent à trouver de nouveaux clients. « L’industrie n’a pas encore trouvé de moyen d’attirer les populations chez qui le ski est culturellement absent, ni d’attirer massivement la jeune génération urbaine » insiste-t-il.
Lire le rapport dans son intégralité (226 pages, an anglais). Ce dernier aurait dû être présenté ces jours-ci au Salon Mountain Planet, annulé pour cause de pandémie.
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