Au Danemark comme en Norvège, plusieurs centaines de malades du coronavirus sont liés à une station très fréquentée du Tyrol autrichien. On trouve également cette provenance sur certains patients recensés en Suède, en Allemagne et en Islande. Fin février, c’est dans un bar de la station d’Ischgl que la première contamination aurait eu lieu. Il aura fallu quelques jours pour que l’ensemble des bars de la station ne soient fermés. La station a fonctionné quasi-normalement jusqu’au samedi. Le jour suivant, la plupart des stations de la région ont fermé leurs portes. Le Tyrol est aujourd’hui la région présentant le plus de cas de patients contaminés de toute l’Autriche.
Les autorités se défendent de tout manquement !
Depuis la semaine dernière, la vallée d’Ischgl est placée en confinement. Le dirigeant du Tyrol, Günther Platter, a assuré que « tout ce qui était humainement possible dans une telle situation » avait été fait dans les meilleurs délais. L’opposition autrichienne ne l’entend pas de cette oreille et crie au scandale, comme le rapporte La Presse (en français).
Une première alerte venue d’Islande
Il faut dire que le 29 février, lors de l’arrivée d’un avion en provenance d’Europe continentale à l’aéroport de Keflavik (Islande), tous les passagers ont été passés en revue. Plusieurs voyageurs étaient porteurs du coronavirus. La plupart venaient d’Ischgl (Tyrol, Autriche). Les autorités islandaises ont immédiatement signalé ces cas affirmant que le Tyrol était une zone à haut risque. Dans le Tyrol, il ne s’est alors rien passé. Comme le rapporte ce journal de Francfort (en allemand), ce n’est qu’une semaine plus tard qu’un cas a été diagnostiqué localement, entraînant la fermeture des bars de nuit de la station.
Des manquements présumés de la part des autorités
Les critiques que reçoivent les autorités tyroliennes ne sont pas totalement infondées. Le 8 mars, plusieurs jours après le signalement islandais, la direction médicale du Tyrol avait écrit dans une note dédiée : « D’un point de vue médical, une transmission du coronavirus à des visiteurs est assez improbable » (en allemand). Pendant ce temps là, les rapatriés d’Ischgl étaient en quatorzaine sur le sol islandais.
Lorsque les stations ont bel et bien fermé, les consignes transmises aux touristes étaient de partir directement jusqu’à leur domicile et de rester confinés 14 jours. La presse locale rapporte que nombre de visiteurs ont passé des nuits à Innsbruck ou dans d’autres villes de la région, en attente d’un vol retour. Le Parti Social Démocrate autrichien a réclamé la démission du « ministre » de la santé du Tyrol.
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