Citée en modèle, la station des Karellis était la seule du territoire français (de cette dimension) à gestion associative. Un cas unique situé en Maurienne, non loin de Saint Jean de Maurienne. Les hébergeurs financent une partie des remontées mécaniques, les commerces sont gérés en coopérative… tous les terrains appartiennent à la commune et l’offre d’hébergement est exclusivement tournée vers les Clubs de Vacances. Oui mais voilà, c’est terminé depuis novembre 2019. Désormais, c’est une régie communale qui prend la main. Comme dans de nombreuses stations de cette taille. Elle gère une partie de ce qui était jusque là pris en charge par les associations. Si les décideurs locaux affirment que cette modification de statut ne changera rien, les différents projets des Karellis pourraient, eux, changer la donne.
Les Karellis : Des projets à venir
Il y a d’abord des constructions. De quoi faire passer la capacité immobilière de la station de 2.200 lits à 3.000 lits. Une augmentation de 800 lits étalée dans le temps qui n’est pas si forte dans l’absolu. Notamment au regard de projets qui naissent ailleurs et qui créent plus de 1.000 lits en une seule opération. Pour autant, rapportés à la capacité actuelle de la station, il s’agit tout de même d’une augmentation de plus de +36%. Enfin, les chiffres avancés par le PLU sur la période 2020-2032 atteindraient plutôt 1.250 nouveaux lits touristiques (+56%).
En parallèle de ces projets immobiliers qui devraient être permis par le nouveau Plan Local d’Urbanisme, le domaine skiable devrait lui aussi voir apparaître des nouveautés. A commencer par un ancien projet qui pourrait ressortir des cartons plus vite que prévu. Dès 2021, une liaison avec le domaine voisin d’Albiez pourrait en effet voir le jour. Un projet qualifié de « très avancé » si on en croit les informations récentes du Dauphiné Libéré. Il avait pourtant reçu un avis réservé lors de lors de l’enquête publique d’élaboration du Schéma de Cohérence Territoriale du Pays de Maurienne.
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Le rapport de la commission d’enquête détaillait alors quelques points d’attention, c’était fin 2019 : « l’intérêt incertain des skieurs des Karellis d’aller à Albiez (…) ce projet semble disproportionné par rapport aux capacités financières de la commune d’Albiez (…) l’impact paysager du Télésiège Albiez-Karellis (…) parait inacceptable ». Cette enquête publique n’est que consultative mais ses conclusions ne sont pas neutres. Il semble d’ailleurs qu’elles aient quelque peu fait évoluer la proposition de tracés. Dans le même temps, la Mission Régionale d’Autorité environnementale rendait un avis sur la modification du PLU. Sur la liaison entre Les Karellis et Albiez, l’Autorité régionale encourageait à « étudier toutes les options possibles, à commencer par la non-réalisation du projet ».
Le 8 février prochain, l’association La Harde qui milite contre les « projets destructeurs de la montagne (qui) sont en gestation : liaison Albiez-Karellis, Croix du Sud, Val Cenis, Aussois… » organise un rassemblement intitulé « Un cœur pour Emy ». Référence à la Pointe d’Emy, « derniers alpages vierges » menacés par les projets actuels de liaisons entre Albiez et Les Karellis.
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