Pour prévenir les risques d’avalanches, les stations les déclenchent préventivement. Elles utilisent alors des explosifs, manipulés par des personnels formés, mis à feu via différentes technologies. La mèche lente, le Catex, le Gazex ou encore le Nonel.
Apparu dans les années 1970 dans le secteur de la démolition et de l’extraction minière, le système de mise à feu Nonel est largement utilisé sur les Domaines Skiables Français (DSF). Près de 35% des tirs réalisés en montagne utilisent cette technologie développée par un industriel suédois. Cela représente plusieurs milliers de « tirs » par an. Son fonctionnement « non électrique » permet notamment d’éviter des déclenchements intempestifs liés à des courants électriques parasites.
Nonel : 4 décès en moins de 10 ans
Introduite au milieu des années 2000 dans l’univers de la sécurisation des domaines skiables, cette technique n’a pas que des avantages. A y regarder de plus près, l’accidentologie du Nonel est préoccupante. Quatre décès ont été répertoriés depuis 2010, à la Toussuire et à Morillon. La FNSSDS (Fédération Nationale de Sécurité et de Secours sur les Domaines Skiables) et ses principaux adhérents (Domaines Skiables de France, Association Nationale des Maires de Stations de Montagne, ANENA…) ont ainsi déclaré un moratoire sur l’utilisation de cette technologie pour l’hiver 2019-2020. Le Président de l’ANENA, Jean-Pierre Rougeaux, a confirmé que sa structure ne formerait plus les pisteurs à cette technologie.
Certains stations avaient déjà anticipé la mise en place de ce moratoire.
Dans le même temps, des groupes de travail sont lancés pour trouver des solutions afin de sécuriser l’intervention humaine dans les déclenchements préventifs d’avalanches. Une priorité donnée à la sécurité des personnels qui est plus large que les seuls artificiers. D’après DSF, chaque année « en moyenne 18,2% des pisteurs secouristes sont victimes d’un accident de travail. Un chiffre qui a peu varié sur les 15 dernières années. ».
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