Depuis 2001, Hervé fait partie de l’équipe de nivoculteurs de Vars. Au fil des années, il est devenu un véritable expert du sujet et contribue – toute l’année – à garantir le meilleur enneigement possible pendant la saison d’hiver. Originaire de Suisse, il a atterri dans les Hautes-Alpes. D’abord pisteur, il est devenu nivoculteur un peu par hasard, à une époque où un diplôme n’était pas encore indispensable. Nous l’avons suivi dans son quotidien, quelques heures avant l’ouverture de la saison. Histoire de comprendre comment ça marche…
Quels ingrédients ?
Pour faire de la neige de culture, rien de plus simple. Deux seuls ingrédients : « de l’eau sous pression, et de l’air sous pression ». Et un peu d’énergie aussi ! Mais pas d’additif ! Quelques rares stations en utilisaient jusque dans les années 2000, mais depuis près de 20 ans, cet adjuvant a totalement disparu des montagnes françaises. Dans les visites de l’usine à neige qu’Hervé commente régulièrement, les visiteurs sont pourtant souvent convaincus qu’il est toujours utilisé !
L’eau vient de petits lacs d’altitude, les « retenues collinaires », qui se remplissent à la fonte des neiges et pendant l’automne. S’ils viennent à s’assécher, la préfecture autorise des prélèvements dans certains torrents pour les alimenter à nouveau.
Les usines à neige !
A proximité des retenues, on retrouve toute une machinerie visant à mettre eau et air sous pression. Ces « usines à neige » sont situées sur le domaine pour profiter autant que possible de la pression naturellement générée par les variations d’altitude. Pour les espaces à enneiger situés plus haut que les usines, ce sont des pompes très puissantes qui prennent le relais.
Elles permettent d’acheminer l’eau jusqu’au sommet du domaine skiable, via tout un système de canalisations enterrées sous les pistes. C’est sur ce réseau souterrain que se connectent les enneigeurs, autrement dit, les canons à neige. Ils sont de deux types : « les mono-fluides », qui ne reçoivent que de l’eau (ils produisent eux-mêmes leur air sous pression), et « les bi-fluides », connectés à l’eau, et à l’air sous pression.
La supervision
Sur le front de neige, dans un chalet, on trouve le poste de supervision. Sur un simple écran d’ordinateur, les nivoculteurs pilotent l’ensemble du système. Ils contrôlent les températures, la vitesse des vents, la pression d’eau, etc… En lien avec leurs collègues sur le terrain, ils peuvent démarrer, arrêter des enneigeurs, etc… Mieux, si un problème arrive en pleine nuit, ils peuvent se connecter depuis leur téléphone et agir à distance ! Hervé et ses collègues pilotent le fonctionnement de quelques 265 enneigeurs capables d’enneiger quelques 74 hectares.
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Illustration Vars © Altitude