Mobilité en montagne et développement durable ne font pas toujours bon ménage. Pourtant, il semble exister une piste de réflexion, largement documentée par les exemples étrangers. Il s’agit de liaisons entre les vallées et les stations, via des remontées mécaniques. Autrement dit : le fameux « ascenseur valléen ».
Il peut acheminer des touristes mais aussi des travailleurs locaux, des marchandises voire même des déchets. Il allège ainsi le trafic routier et rend les accès aux stations plus résilients. Les risques naturels et les problématiques d’entretiens de routes n’empêchent plus les déplacements. Ces liaisons vallée-altitude peuvent également permettre le développement économique de certaines vallées jusque là grandes oubliées de la manne touristique. Mais qu’en est-il de ces projets, en France comme à l’étranger ? Certains sont dans les cartons depuis des décennies, d’autres sont d’ores et déjà des réalités.
En France, des projets et des réalisations
Plusieurs projets sont à l’étude en France, comme celui qui pourrait relier Grenoble à Chamrousse. En Savoie, une ligne pourrait relier Bozel à Courchevel, une autre Séez à la Rosière ou pourquoi pas Aime à La Plagne. Certains projets sont même déjà réalisés, comme le funiculaire qui relie Bourg Saint Maurice aux Arcs ou la télécabine qui relie Bride les Bains à Méribel. Les Pyrénées ne sont pas en reste, bien au contraire. A l’image du téléphérique qui relie le village de Saint Lary, à 800 mètres d’altitude, au front de neige à 1.700 mètres. Ou de la télécabine qui relie Luchon (630m) à Superbagnères (1.800m), et qui devrait voir sa capacité doubler dans les années à venir.
Un exemple autrichien : Mayrhofen
Le bourg de Mayrhofen est situé à quelques 630 mètres d’altitude, au fond de la vallée de la Ziller, à une petite heure de route d’Innsbruck. Ses 3.900 habitants vivent en grande partie du tourisme. Grâce à un téléphérique 4S qui relie le centre-ville au domaine skiable, 1.000 mètres plus haut, le gros de l’économie s’est développé dans la vallée. La plupart des hébergements et des commerces est en effet située dans le village. Et la concurrence entre la route et l’ ascenseur valléen est sans appel. Comptez 45 minutes pour rallier le domaine skiable en voiture, et seulement 8 minutes avec la liaison par câble. Avec un débit qui peut dépasser les 3.000 passagers par heure, l’installation permet de largement faire face aux flux de touristes.
Un village suisse interdit aux voitures
A Bettmeralp, commune du Valais (Suisse), la station se situe à près de 1.900 mètres d’altitude. Et les voitures restent dans la vallée, quelques 1.100 mètres plus bas. Des parkings sont prévus pour accueillir les véhicules des touristes. Couvertes ou en plein air, les zones de stationnement (payant) sont situées autour de la gare. C’est un véritable espace multimodal qui accueille le train et deux téléphériques qui montent vers la station. En l’absence de route, ces liaisons par câble transportent tout : les marchandises dans un sens, les déchets dans l’autre.
Illustrations ascenseur valléen (c) Saint Lary, Doppelmayr et Siemens