La Société d’Economie Mixte SEDEV gère le domaine skiable de Vars depuis le milieu des années 1980. Le maire de la commune en est le Président Directeur. Comme toutes sociétés d’économie mixte, elle peut être auditée par la cour des comptes. Une première mission avait été menée en 2016 par la chambre régionale de la Cour des Comptes. Cette mission, poursuivie en 2017, a donné lieu à l’édition d’un rapport, rendu public en novembre 2017. Pour mieux comprendre le contexte, rappelons que le domaine skiable de Vars est relié à celui de Risoul, piloté par le Groupe Labellemontagne.
Une mission de la cour des comptes
Cette mission a été diligentée dans un contexte où la SEDEV « connaît une situation difficile ». Pertes significatives en 2013-2014, déficit important en 2015-2016. « Comme les exploitants de nombreuses autres stations de montagne des Alpes du Sud », Vars est en difficulté. Sa situation devrait lui permettre de répondre à ses créanciers et de faire tourner la boutique. Mais plus question d’investir pour rénover ses équipements et a fortiori en développer de nouveaux.
Les causes des difficultés identifiées
La cour des comptes explicite 2 causes principales qui seraient responsables de ces difficultés. La première vient d’un passif avec le précédent exploitant du domaine de Risoul qui n’avait pas versé la redevance due à Vars (« Les fréquentations réelles étant déséquilibrées en faveur du domaine de Vars », la station aurait du engranger cette redevance). La seconde est liée au principe des « contrats-lits » : la possibilité de vendre à des tour-operators un forfait saison remisé, que ce dernier peut ensuite revendre en plus petite unité. Ces contrats, initiés notamment par la précédent délégataire de Risoul pour le compte de l’ensemble du domaine, génèrent un manque à gagner significatif : la journée de ski peut être vendue à moins de 5€ au tour-operator, alors qu’elle s’affiche à 31€ au guichet. La SEDEV a également eu recours à ce type de contrat mais dans une moindre mesure.
Le rapport souligne également que le prix du forfait est trop bas pour un tel niveau de charges. Trop bas par comparaison avec ce qui se fait sur le marché. Que ce soit en terme de prix mais surtout de taux de rentabilité, plus faible de près de 10 points par rapport à la concurrence.
La suite
La cour des comptes constate ces différents points et encourage la SEDEV à réfléchir à plusieurs sujets : les contrats-lits, ou encore les doublons avec l’exploitant de Risoul. Le prix du forfait est également évoqué. Pour autant, pas de solution miracle dans ce rapport qui demeure non contraignant pour la station de Vars.
EN SAVOIR PLUS > Le rapport de la cour des comptes
Illustrations : Photo © Burenunoie