Sites olympiques : des infrastructures lourdes
Depuis 1924, les Jeux Olympiques d’Hiver sont l’occasion pour des régions de montagne de se mettre en valeur, sous les caméras du monde entier. Aujourd’hui, l’équilibre financier des olympiades est de plus en plus sujet à discussion. On se souvient des 15 milliards d’Euros de surcoût du cas d’école Sotchi 2014. Dans la balance, les infrastructures lourdes nécessaires à l’organisation d’un tel événement. Patinoires, stades olympiques, anneaux de vitesse, pistes de bobsleigh : autant de sites olympiques qui peuvent coûter cher. La piste de bobsleigh de PyeongChang 2018 a, par exemple, coûté près de 95 millions d’Euros. Le Stade Olympique de Nagano 1998 quelques 140 millions d’Euros. La reconversion des sites est désormais une part importante des dossiers de candidature à l’obtention des Olympiades. Mais cela n’a pas toujours été le cas.
Stades Olympiques
Si à l’instar d’Albertville ou de Lake Placid, PyeongChang renoue avec le stade démontable, tous n’ont pas fait ce choix. Le stade de Sotchi, 475 millions d’Euros de facture (soit 30% plus cher que le Stade de France, pour deux fois moins de place), accueillera six matchs de la prochaine Coupe du Monde de football.
Mis à part ces quelques matchs et quelques autres compétitions, le stade est bien souvent vide. Si dans les grandes villes il est plus évident de réutiliser ces infrastructures, les plus petites villes hôtes ont plus de mal.
Pistes de Bobsleigh
Voici un équipement très complexe à rentabiliser post-olympiades. Le coût d’exploitation est élevé et le nombre de licenciés extrêmement faible (environ 100 en France). Une vingtaine de pistes subsiste dans le monde. En France, la piste de La Plagne a bien failli disparaître. Pendant plus de dix ans, elle peinait à accueillir des compétitions et ne servait guère qu’à l’entrainement de l’équipe nationale. Aujourd’hui, elle s’est ouverte aux touristes et propose des « baptêmes » de luge ou de bobsleigh. On est loin de l’équilibre financier. Les collectivités locales doivent annuellement mettre la main à la poche mais plus question de fermeture.
La piste de l’Alpe d’Huez, construite en 1968 pour les Jeux de Grenoble, a disparu. Celle de Sarajevo est à l’abandon (voir photo). En Italie, la piste utilisée pour les Olympiades de Turin ressemble à une piste fantôme. Les officiels italiens assurent qu’elle rouvrira un jour, mais les 45 tonnes d’ammoniaque nécessaires à la production de glace ont été retirées du site.
Tremplins de Saut
Si les tremplins de Courchevel accueille régulièrement des compétitions internationales ou que l’aire d’arrivée de ceux de PyeongChang est un parfait terrain de football pour l’équipe locale ; il n’en va pas de même pour les installations italiennes. Les 5 tremplins de Pragelato (J.O. de Turin) sont endormis. Ceux de Whistler (Vancouver 2010) ont eu plus de chance, ils sont devenus site d’entrainement pour les équipes canadiennes et intégrés dans un grand Olympic Park destiné à promouvoir la pratique du sport en valorisant les installations des olympiades passées.
Si on ne semble pas avoir pensé « l’après Jeux » pour bon nombre de sites olympiques, il serait malhonnête de ne pas citer les autres infrastructures. Celles qui longtemps après, continuent de favoriser le développement économique de ces régions : notamment les autoroutes, voies de chemin de fer…
Illustration (c) Julian Nitzsche