Avec 24 millions de touristes attendus cette année, il n’est pas peu dire que le tourisme se développe au Tibet. Ils étaient moins de 4 millions dix ans en arrière. Parmi eux, moins de 5% d’étrangers. Le gros des troupes vient donc… de Chine.
<< Si touristes et médias étrangers peuvent voyager librement au Tibet et recueillir les véritables opinions des gens, alors le tourisme peut avoir un impact positif >>
Acharya Yeshi Phuntsok, vice-président du Parlement tibétain en exil (AFP)
Si le boom du tourisme semble profiter majoritairement à l’ethnie Han et non aux Tibétains, les investissements dans la région sont nombreux. Shangri-La, St Regis, Intercontinental, Holiday Inn ou Sheraton sont sortis de terre en quelques années. D’autres hôtels internationaux sont en projet pour les années à venir.
Développement touristique et recul de l’identité tibétaine
Les infrastructures de transport sont aussi en plein boom. 4561 km de chemin de fer relient Pékin à Lhassa en presque 2 jours. Entre 50 et 150 euros pour le billet aller simple. Malgré un départ quotidien, le train affiche presque toujours complet.
Ouverte en 2006, cette ligne est la plus haute du monde, avec un passage à près de 5070 mètres d’altitude. Au-delà de l’apport potentiel de touristes, cette ligne a boosté les migrations de Chinois à destination du Tibet. Chaque année, le % de Tibétains au Tibet décroit avec une augmentation du % de Hans (l’ethnie Han est majoritaire en Chine).
Les tibétains en exil crient à la dilution de leur culture et affirment que le gouvernement chinois continue son entreprise de destruction du Tibet. Un dialogue de sourds. Quand le gouvernement parle de réhabilitation d’habitats, les tibétains parlent de destruction d’habitat traditionnel.
Quand les officiels parlent d’investissements pour aider les populations, les Tibétains affirment que seuls les Hans en profitent.
Dans les mois qui viennent, une nouvelle ligne va relier Lhassa à Nyingchi (autre ville du Tibet) puis Nyingchi à Chengdu (au Sichuan). Depuis 2009, un vol direct Pékin-Lhassa est assuré par Air China en 4h30 pour quelques 800 €. Le Tibet n’est plus coupé du reste de la Chine.
Bientôt 35 millions de visiteurs, et vous ?
Avec près de 20 milliards de Yuans par an (environ 2,5 milliards d’Euros), le tourisme est une source de revenus croissante pour la région. Les officiels espèrent atteindre la barre de 35 millions de visiteurs annuels en 2020.
Si vous souhaitez vous y rendre, vous ne pourrez pas le faire facilement. Vous aurez l’obligation de voyager en groupe et de passer par une agence agréée. Avec plusieurs monuments classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, Lhassa vaut pourtant le voyage. Comme le reste de la Province.
Avis aux amateurs. Les principales agences de voyage et tour-operators pourront vous y aider.
Pour en savoir plus sur le Tibet : 1. Les sites UNESCO de Lhassa 2. Le Vol du Paon mène à Lhassa d'Elodie Bernard 3. Exemple de voyage au Tibet (Terdav)