Si on revenait quelques siècles en arrière pour parler de sel de déneigement, on se ferait traiter de fou. Pendant des siècles, le sel était une denrée rare et précieuse.
Monnaie d’échange, conservateur pour aliments, le sel a eu plusieurs rôles au fil de l’histoire. Ce n’est que relativement tard qu’il a fini sur nos routes pour y assurer une certaine adhérence. Aujourd’hui, plus de la moitié de la production mondiale de sel est consacrée à l’entretien des routes.
Le fonctionnement est simple. Le sel empêche l’eau de se changer en glace et a la capacité de faire fondre la glace. Comment ? En abaissant fortement sa température de gel (à -12°C). La glace fraîchement formée redevient donc liquide et l’eau liquide est empêchée de se transformer en glace !
Dans les pays où les températures sont fréquemment et durablement sous la barre des -12°C, le sel perd en efficacité. Il peut alors être complété par d’autres produits qui renforcent l’adhérence mais n’ont pas d’impact direct sur la glace.
Dans certaines régions, la sur-consommation de sel de déneigement pose de sérieux problèmes environnementaux. En effet, après avoir été utilisé, le sel demeure dans le milieu. Les chaussées, rincées par les pluies, laissent le sel s’infiltrer dans les sols. Il élève alors sensiblement la salinité des nappes phréatiques et des zones humides environnantes. Des études en Amérique du Nord ont montré l’exemple de plusieurs lacs à la salinité en forte augmentation. A ce rythme, la vie de certaines espèces de poissons sera compromise dans ces lacs d’ici 40 ans.
Fort de ce type de constat et du coût non négligeable du sel (environ 80€ la tonne), les collectivités recourent avec moins de systématisme au sel sur la chaussée. Certaines rues, certaines routes sont moins traitées, d’autres le sont avec d’autres produits. C’est ainsi que la pouzzolane (environ 40€ la tonne), gravier de roches volcaniques fortement abrasif, est revenue au goût du jour notamment sur les axes secondaires et moins fréquentés.