Le journal canadien The National Post nous raconte cette semaine les mésaventures d’un Québécois nommé Stéphane Boisvert. En janvier 2017, il se rend en Colombie Britannique pour quelques jours de snowboard. Il profite de récentes chutes de neige du côté de Kicking Horse et s’aventure dans du hors-piste. A 35 ans, le snowboarder se rend vite compte de son imprudence. « Je suis bel et bien perdu » explique-t-il à sa caméra quelques heures seulement après avoir quitté les limites de la station.
Dans un paysage couvert de neige, sans soleil, Boisvert ne retrouve pas son chemin. Il finit par entendre le bruit d’un petit torrent et se décide à le suivre. Il se dit qu’en suivant le courant, il va descendre de cette montagne et sûrement croiser une route. Jour à après jour, le Québécois déchante. Dans l’immensité de l’Ouest canadien, rien n’est simple. Car ce torrent s’enfonce dans un canyon et ne débouche sur rien. Il est bel et bien piégé.
Perdu, seul, sans réseau
Il n’avait donné son itinéraire à personne et a dépassé les limites de la station tout seul. Sa seule chance de s’en sortir aurait été de faire demi-tour et de remonter tout ce qu’il avait descendu. Mais il n’était pas équipé pour. Il se bricole un abri pour la nuit mais les températures descendent sous les -20°C. Son corps est mis à rude épreuve, d’autant qu’il a mis l’un de ses pieds dans le torrent. Le troisième jour, il se construit un abri permanent et n’avance plus.
Sauvé in extremis
Au bout de quelques jours, les services de la station constatent la présence de la voiture de Boisvert, toujours stationnée au même endroit. Ils lancent des recherches qui aboutissent rapidement, d’autres visiteurs ayant été piégés par le canyon quelques années plus tôt. En quelques minutes, l’hélicoptère approche et les sauveteurs retrouvent le Québécois. Sa jambe droite et des orteils de son pied gauche devront finalement être amputés, après avoir complètement gelé pendant ces quelques jours. Après plusieurs mois de rééducation, il a pu reprendre son métier de professeur de sport.
Il a mis plusieurs années à accepter de parler de ces quelques jours aux journalistes canadiens. Aujourd’hui, il espère que son expérience pourra éviter des erreurs à d’autres aventuriers en herbe.
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Illustration © S. Boisvert – NP