Blake Paul est un jeune snowboardeur américain hors pair. Alors qu’il n’avait pas 20 ans, il s’affichait déjà aux côtés d’Aaron Robinson, Bryan Iguchi ou Mark Carter et franchissait d’immenses barres rocheuses sous l’œil des caméras. Celui que ses potes surnomment Bproddi est un gars simple qui n’a qu’une priorité dans la vie : rider. Vous ne le verrez pas dans les compétitions internationales de snowboard, ce n’est pas son truc. Lui, il pratique son sport où il veut, quand il veut, sur les plus beaux itinéraires hors-piste de la planète.
Rencontre avec lui entre deux sorties en montagne, à Jackson, aux portes du Yellowstone !
Rencontre avec Blake Paul
Altitude News – Blake, d’où viens-tu ?
Blake Paul – Je suis né dans le Vermont mais ma famille s’est installée ici à Jackson dans le Wyoming quand j’avais 6 ans ! J’en ai maintenant 24 et je passe le plus clair de mon temps entre Jackson Hole et Encinitas en Californie ! Mes parents sont tous les deux branchés outdoor et sont vraiment hyperactifs ! J’ai eu beaucoup de chance de grandir là-dedans. C’est mon grand frère qui a converti toute la famille au snowboard quand j’étais qu’un gamin. Alors je les ai suivis, lui et ma grande sœur. Mes parents ont toujours été de supers soutiens dans tout ce que je voulais faire, je leur suis vraiment reconnaissant pour çà !
A.N. – Comment définirais-tu ta pratique du snowboard ?
B.P. – Je crois que la plupart du temps, j’essaie juste de rider avec une perspective positive, quelle que soit la journée, en voir le bon côté. Le snowboard, c’est tous les jours différent. J’apprécie vraiment les descentes chez moi à Jackson, me tracer des virages sans que ce soit filmé, sans souci. Je crois que c’est comme çà que je me sens le mieux. Même si c’est vrai que filmer apporte autre chose. Ça donne un sens à pourquoi je fais du snowboard depuis toujours.
<< J’essaie juste de rider avec une perspective positive >>
A.N. – Où aimes-tu rider ?
B.P. – Je t’ai déjà parlé de Jackson, j’y suis chez moi et je connais les moindres recoins. Sinon c’est Japon ou Europe ! C’est toujours une chance de traverser les océans pour explorer d’autres cultures. J’adore la poudreuse du Japon, c’est la meilleure du monde ! J’aime bien l’Europe aussi, y a des spots de snowboard partout et hyper faciles d’accès. Pas besoin de se faire des heures de motoneige comme ici !
A.N. – Et à part le snow ?
B.P. – J’applique le mantra typique du snowboarder : un max de skate et de surf en dehors de la saison d’hiver. D’ailleurs, je vais probablement aller vers + de skate et moins de snowboard sur l’année. Sinon j’essaie de voyager le plus possible, passer du temps avec mes amis et faire des petites vidéos de tout çà !
A.N. – A quelques jours des Jeux de PyeongChang, quel regard portes-tu sur les compétitions de snowboard ?
B.P. – C’est vraiment un autre monde pour moi. Je m’en sens vraiment déconnecté et ça me va bien. Je respecte carrément les gars qui font çà mais ça m’excite pas vraiment de regarder des compets à la télé et voir les tricks qu’ils passent. Ils sont tous très talentueux et vraiment impressionnants mais c’est pas mon truc. Moi j’apprécie la simplicité du snowboard dans la nature, et puis j’aime bien le filmer pour le partager. C’est tout…
Blake Paul en film
Vous retrouverez Blake Paul avec quelques-uns de ses modèles et amis dans ce film Le Manifeste, signé Aaron Robinson et tourné au Chili en 2011, peu de temps avant l’accident qui coûta la vie au réalisateur. Sur les images, Blake est vraiment tout jeune.
Blake à propos de Robinson et de ce film : « Je crois pas qu’il avait un plan, il n’en avait jamais. Il vivait dans la spontanéité, c’est çà il flottait. Il était une de ces personnes que tu regardes et tu te dis ‘mais comment il fait çà ?’ ! Aaron m’a donné la chance de vivre cette expérience au Chili. Il m’a montré l’importance de tout mettre de côté et d’en profiter à chaque instant ».
Illustrations : Photos (c) Blake Paul